
En France, le statut d’autoentrepreneur séduit bon nombre de travailleurs indépendants souhaitant se lancer dans une activité professionnelle. Toutefois, il existe également d’autres alternatives intéressantes qui méritent d’être étudiées. Dans cet article, nous vous proposons un panorama des différentes options qui s’offrent à vous.
L’entreprise individuelle classique
Créer une entreprise individuelle (EI) est une solution simple et moins coûteuse que la création d’une société. Elle permet de démarrer rapidement une activité sans avoir à constituer de capital social. Cependant, l’entrepreneur individuel est responsable de ses dettes professionnelles sur l’ensemble de son patrimoine personnel, sauf si une déclaration d’insaisissabilité a été effectuée chez un notaire.
Les cotisations sociales sont calculées sur la base du bénéfice réalisé par l’entreprise, sans plafond ni franchise. De plus, contrairement au statut d’autoentrepreneur, l’EI n’est pas soumise à des limites de chiffre d’affaires.
L’EIRL : protéger son patrimoine personnel
Pour ceux qui souhaitent protéger davantage leur patrimoine personnel tout en conservant la simplicité d’une entreprise individuelle, la solution de l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL) peut être envisagée. Ce statut permet de déterminer un patrimoine affecté à l’activité professionnelle, distinct du patrimoine personnel de l’entrepreneur. Ainsi, en cas de difficultés financières, seul le patrimoine affecté est engagé.
L’EIRL offre également la possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui peut être intéressant pour les entrepreneurs souhaitant réinvestir leurs bénéfices dans l’entreprise. Néanmoins, cette option entraîne des obligations comptables plus contraignantes que celles imposées aux autoentrepreneurs.
La SASU et l’EURL : créer une société unipersonnelle
Pour ceux qui envisagent de créer une société plutôt qu’une entreprise individuelle, deux options sont possibles : la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) et l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL). Ces deux statuts ont pour principal avantage de protéger le patrimoine personnel de l’entrepreneur grâce à la constitution d’un capital social.
En revanche, ces formes juridiques impliquent des démarches administratives plus complexes et coûteuses que pour le statut d’autoentrepreneur. De plus, les obligations comptables et fiscales sont également plus contraignantes.
Le choix entre la SASU et l’EURL dépendra notamment du niveau de contrôle souhaité par l’entrepreneur sur la gestion de son entreprise. La SASU offre une plus grande souplesse dans la rédaction des statuts et la prise de décisions, tandis que l’EURL est soumise à des règles plus strictes en matière de gestion et de fonctionnement.
Le portage salarial : une solution pour les prestataires de services
Pour les travailleurs indépendants proposant des prestations de services, le portage salarial peut être une alternative intéressante au statut d’autoentrepreneur. Ce dispositif permet de facturer des prestations sans créer sa propre structure juridique, tout en bénéficiant du statut de salarié et des avantages sociaux qui y sont liés (assurance chômage, retraite complémentaire, etc.).
En contrepartie, le travailleur indépendant doit verser une commission à la société de portage qui se charge notamment de gérer l’aspect administratif et comptable de son activité. Cette solution peut s’avérer particulièrement adaptée pour les consultants ou les formateurs dont le chiffre d’affaires dépasse les plafonds imposés aux autoentrepreneurs.
La coopérative d’activités et d’emploi : un accompagnement pour développer son activité
Enfin, la coopérative d’activités et d’emploi (CAE) peut constituer une autre alternative au statut d’autoentrepreneur. Cette structure propose à ses membres un accompagnement dans le développement de leur activité, tout en offrant un cadre juridique sécurisé. Les entrepreneurs bénéficient notamment d’un statut de salarié et partagent des services mutualisés (gestion administrative, comptabilité, etc.).
Cette solution conviendra particulièrement aux travailleurs indépendants qui souhaitent bénéficier d’un appui pour structurer leur projet et développer leur réseau professionnel. Néanmoins, les CAE sont majoritairement réservées aux activités de services et ne conviennent pas à toutes les professions.
En conclusion, le statut d’autoentrepreneur n’est pas la seule option pour se lancer dans une activité professionnelle en tant qu’indépendant. Chacune des alternatives présentées présente ses propres caractéristiques et avantages, il est donc important de bien réfléchir à ses besoins et à ses objectifs avant de faire un choix éclairé.